Louise ANTUNES

Je suis issue d’une famille de médecins, et suis entrée toute jeune en école d’ostéopathie. Très vite, j’ai cherché des petits boulots pour financer mes études. C’est ainsi que je suis entrée dans l’autisme, à travers ACSV, une association de loisirs pour jeunes autistes, des séjours et week-ends adaptés au handicap mental.

Je ne connaissais strictement rien à l’autisme lorsque j’ai postulé. Ce fut une rencontre en prise directe avec le réel, lorsqu’à 20 ans il m’a fallu laver un jeune autiste sévère, non verbal, de mon âge.
A partir de là je me suis occupée de jeunes en autonomie moyenne, tous les week-ends et pendant toutes les vacances.
Au bout de deux ans, je suis passée responsable du groupe en moyenne autonomie. La plupart étaient autistes sévères dys-communicants.

Je garde un souvenir extraordinaire de ces séjours. Certains jeunes étaient parfois violents mais lorsque l’équipe était dévouée, et les troubles du comportement étaient plutôt gérés malgré des difficultés apparentes de compréhension de la part de l’équipe.

En école d’ostéopathie nous avions des cours de neuropédiatrie assez poussés mais aucune formation sur l’autisme à proprement parler, et lorsqu’il s’agissait de psychologie ce sont des cours de psychanalyse qui nous étaient dispensés.

Mon école proposait un double cursus universitaire en même temps que le cursus d’ostéopathie.
En parallèle j’ai donc suivi un double master spécialisé en handicap, le master VHMA (vieillesse handicap mouvement et adaptation) afin d’appréhender la problématique dans sa globalité.

Pour la réalisation de mon mémoire sur les troubles somatiques des enfants autistes je suis tombée dans un CMP à l’hôpital de jour de Bichat.
J’avais remarqué qu’il y avait pas mal de problèmes de constipations, de douleurs musculaires, de troubles du sommeil et de troubles alimentaires dans cette population.
Les professionnels du CMP étaient très bienveillants, mais lorsqu’au cours d’un entretien semi directif, des professionnels m’ont donné des interprétations psychanalytiques des troubles somatiques des résidents, ceci m’a laissée pantoise. De même, pour mon mémoire je suivais le travail d’une psychomotricienne, mais je n’arrivais pas à comprendre la globalité de l’étendue de sa démarche.
C’était la première fois que j’étais confrontée à l’accompagnement psychanalytique de l’autisme. J’ai commencé à prendre conscience de l’existence de deux créneaux de pensée totalement différents.

En 2016, après 6 ans d’associatif derrière moi, je me suis installée en cabinet. Je souhaitais accueillir des personnes autistes, un sujet qui me passionnait. Mais pas pour l’autisme en lui-même, juste pour leur corps. En dehors du fait d’avoir certaines comorbidités plus fréquentes, les personnes autistes ont les mêmes pathologies que n’importe qui. Simplement il faut pouvoir les accueillir différemment : prendre en compte leurs problématiques sensorielles, les problématiques liées au toucher, leur alimentation, leurs conditions de vie, etc.

A partir de là j’ai parfait ma formation en me formant chez EDI formation, un corpus de formations pratiques cohérent et cartésien. J’ai suivi des formations en approche précoce développementale, une autre aux troubles perceptifs sensoriels, un autre enfin sur l’organisation du bilan sensoriel. J’ai également passé deux diplômes universitaires dont un sur les troubles neurodéveloppementaux et un sur les soins de soutien en développement en néonatalogie.

Puis j’ai contacté des médecins en leur proposant que « les autistes ne sont pas que autistes, ils ont aussi un corps comme tout le monde ».

C’est ainsi que j’ai rencontré le docteur Djea Saravane, spécialiste de la prise en charge de la douleur chez les personnes TSA, et d’autres professionnels investis dans l’autisme, afin de me faire connaitre.
Puis j’ai fait la connaissance d’Isabelle Dufrenoy, psychologue et formatrice chez EDI Formation. Elle a traduit le livre d’Olga Bogdashina, sur le profil sensoriel de la personne autiste.
Ces deux personnes formidables m’ont pris sous leurs ailes avec énormément de bienveillance. Aujourd’hui nous écrivons un livre à 6 mains sur les troubles somatiques et sensoriels des personnes autistes.

En tant qu’ostéopathe je soulage des points de tension corporels alors que les psychomotriciens vont plus travailler sur l’intégration sensorielle. Le travail est complémentaire. L’ostéopathie reste un “plus” et ne remplace en aucun cas les accompagnements habituels.
Je m’adapte au profil sensoriel de la personne autiste, à son langage corporel spécifique.
La constipation et les reflux gastro œsophagiens sont des comorbidités très fréquentes des personnes autistes. Si elles sont non verbales, elles vont réagir par des troubles du comportement, de l’auto agression, en se frappant le thorax par exemple.

En 2017, grâce au Dr Djea Saravane j’ai pu participer au congrès de l’ANP3SM, association nationale pour la promotion des soins somatiques en santé mentale. Au cours de ce congrès, j’ai pu expliquer le lien entre la douleur et les troubles du comportement. J’ai également pu participer aux congrés des rencontres franco québécoise pour la santé mentale sur l’adaptation des soins auprès des personnes autistes avec une vidéo encore disponible sur youtube.

A Paris, je suis intervenue pendant 1 ans et demi dans une crèche spécialisée pour enfants avec troubles du neuro développement.

Le CRAIF (Centre de Ressources Autisme Ile de France) m’a sollicitée pour faire des formations. Je dispense donc des formations au CRAIF pour les aidants familiaux, les parents et les fratries.

En 2018-2019, j’ai commencé à donner mes premières formations chez EDI formation pour former les professionnels au profil sensoriel de l’autisme, puis sur les troubles alimentaires et la douleur.

Simultanément j’ai intégré un IME et un SESSAD à Paris où je traite les jeunes pour leurs douleurs somatiques, l’habituation au toucher, etc. Dans cet IME, je travaille avec une psychomotricienne.

Ma spécialité c’est l’approche somatique du traitement de la douleur, en particulier mais de façon non exclusive, chez les autistes de haut niveau et les autistes avec déficience intellectuelle.

Avec les personnes autistes je travaille aussi sur les troubles sensoriels, et les troubles du comportement alimentaire.

https://www.louiseantunesosteopathe.com
06 29 22 00 43
4 bis rue de Lyon, 75012 Paris
Ostéopathe DFO
Intervenante Sessad/IME Saint Michel – Paris
Ancienne Intervenante Hôpital public Etampes – Service douleur
Formatrice Autisme et Troubles du neuro-développement